Seventies

Quand les diplodocus plongeaient sans octopus ! Un retour au début des années 1970 où les équipements de plongée subaquatique ont atteint la maturité technologique et quelques réflexions sur leur évolution.
Pardon aux fabricants non cités, la technologie étant la même, mais cela n'enlève rien à la qualité de leurs matériels.

Bouteilles

Le monobloc en acier de 2,1 m3 (12 litres à 175 bars) était le plus courant, il convenait en autonomie aux plongées dans la courbe de sécurité d'alors (tables GERS 65). Pour aller plus profond le bi-bouteilles de 3,2 m3 (2 x 9 litres à 175 bars), confortable à porter pour peu que l'on personnalise le sanglage, le plus pratique en termes de capacité, encombrement et poids (les plongeurs de J. Y. Cousteau utilisaient ce bi avec un carénage). Plus de capacité le 4 m3 (2 x 10 litres à 200 bars), dit corailleur. Et bien sûr, deux robinets indépendants.
Le revêtement époxy intérieur a été interdit après 1980, le risque d'une corrosion localisée sous un défaut ayant prévalu sur son rôle protecteur. Le mécanisme de réserve parfois fuyant a été abandonné sans regret et remplacé par le manomètre haute pression.
La majorité des blocs sont en acier au chrome - molybdène (société Roth en France, Faber en Italie) ; les blocs en aluminium au magnésium - silicium (Société métallurgique de Gerzat devenue Luxfer, France), moins sensibles à la corrosion, sont surtout utilisés à l'étranger dans les mers chaudes.
Les bouteilles à 300 bars (récipient métallique pour l'étanchéité et enveloppe en fibre de carbone pour la résistance mécanique) restent de diffusion restreinte. L'utilisation des mélanges suroxygénés (nitrox) exige des intérieurs et robinetteries compatibles.

Détendeurs


Détendeurs

Les Mistral (un étage) de la Spirotechnique (rebaptisée Aqua Lung, nom plus représentatif à l'international), appréciés des photographes car évacuant les bulles à l'arrière, cèdent la place aux deux étages. Ces derniers offrent un très bon confort de respiration. Tout est là : la molette de réglage du débit, l'effet Venturi et le deuxième étage piloté (Alyzé de la Spirotechnique) qui n'a pas été généralisé.
Les améliorations ultérieures ont porté sur la légèreté du second étage avec des matériaux synthétiques et les mécanismes compatibles avec les mélanges suroxygénés, mais rien de fondamental.
Malgré la mode des octopus avec plein de tuyaux les chef de palanquée et serre file devraient être équipés d'un bloc deux sorties avec deux détendeurs séparés.
Le montage sur le robinet est à étrier, le raccord DIN fileté apparaîtra plus tard (du moins en France). Difficile de dire que l'un est mieux que l'autre ; des adaptateurs, opercule pour robinet DIN ou étrier amovible sur 1er étage DIN, font qu'il y a toujours une solution de montage.
Ci-contre un Scubapro (USA) Mark IV (premier étage à piston, compensé), léger en bouche et doux à l'inspiration, et un Poseidon (Suède) Cyklon 300 (premier étage à membrane, non compensé), rustique et robuste, il peut être monté sur un masque facial, un capuchon rempli de glycérine protège le premier étage du givrage.


Masques

Il y avait de bons masques, fonctionnels et confortables, qui avaient remplacé le modèle primitif des années 1950 à verre unique ovale. Malheureusement leur caoutchouc vieillissait et la jupe perdait son étanchéité. Le silicone a remédié à cela.

Palmes


Palmes

On utilisait des palmes de travail qui privilégiaient la force plutôt que la nervosité : les Pro de la Spirotechnique, les Navy de Cavalero (ci-contre) ou les Jetfin de Beuchat à tuyères.
Les palmes actuelles ont gagné en légèreté et des couleurs, mais on peut douter de l'efficacité de quelques designs avant-gardistes.

Si la paternité du masque est incertaine (utilisé dès les années 1930 par les chasseurs sous-marins), les palmes ont été inventées par le commandant L. de Corlieu en 1914 et produites en série à partir de 1939. Avec le vêtement isothermique (G. Beuchat, 1953) et bien sûr le détendeur à débit d'air sur demande (Cousteau - Gagnan, 1943), le scaphandre autonome est né en France, même si les matériels ont été rapidement repris à l'étranger.



Bouée d'équilibrage


Fenzy

La bouée collerette servait à s'équilibrer et d'aide à la remontée. Deux marques : Fenzy (devenue un nom commun) et Spirotechnique.
Elle était gonflée à la bouche, par sa bouteille de 0,5 litres ou ensuite par un direct system. La bouteille constituait une réserve d'air et permettait de respirer sur la bouée en dépannage.
Quelques bêtises : l'expression "percuter" la bouée, on ne part pas comme une fusée ! Même gonflée à bloc la bouée se purge rapidement (une remontée incontrôlée avec une stab ne sera pas mieux). Le remplissage de la bouteille sur le bloc est dangereux, oui, certainement pour les maladroits et les innocents qui ne vérifient pas son état.
Elle est remplacée maintenant par les gilets stabilisateurs venus des USA, considérés plus pratiques, même si la complexité de certains modèles laisse perplexe. En fait c'est une question de goût personnel et d'habitude de son matériel.
Ci-contre une Fenzy M4 (le poisson ballon est juste pour la photo, il n'a pas servi de bouée et a bénéficié d'un soutien psychologique avant d'être relâché).


Instruments


Instruments

L'ordinateur de plongée n'était pas encore inventé ! Seul le "décompressimètre" de la société SOS (Italie), commercialisé aussi par d'autres marques, basé sur une membrane représentant le compartiment C (période 120 min), donnait une indication des paliers à effectuer, mais c'était un pis aller par rapport à l'utilisation rigoureuse des tables de décompression.
Ci-contre les instruments d'alors : la boussole Suunto (Finlande), le profondimètre Mega Sport (Italie), la montre et les tables ; montés ici en tablette, mais chacun avait sa manière préférée...



Combinaisons

Les tristes peaux lisse ou de requin des années 1960 disparaissent sous une doublure externe avec de belles couleurs. La doublure intérieure bouclette (plush) abandonnée revient de nos jours : la mode est un éternel recommencement. Et bien sûr les combinaisons étanches, dites volumes constants (appellation impropre même s'il est plus que recommandé de garder constant le dit volume) existaient déjà.
Les matériaux ont fait des progrès depuis, palliant au vieillissement du plongeur qui grossi et du néoprène qui rétréci !

© G. Navarre, 2011. Màj 11/09/2023.

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