Les Grandes Découvertes



Le Monde ancien

Au XVe siècle le Monde connu est celui de Ptolémée, l'Europe, une partie de l'Afrique et de l'Asie, grâce à d'intrépides voyageurs et commerçants, dès l'Antiquité. L'Asie est plus étirée vers l'est qu'en réalité, la circonférence terrestre minorée malgré la mesure d'Eratosthène (IIIe siècle av. J-C). Ces trois continents doivent être équilibrés par un hypothétique quatrième dans l'hémisphère sud.

Le commerce maritime est très actif en Occident, façade atlantique et Méditerranée. De côtière la navigation est devenue hauturière ; les îles de l'Atlantique, Madère et les Açores (Portugal) et les Canaries (Espagne) sont connues depuis le XIVe siècle.

En Orient les commerçants arabes sillonnent l'océan Indien et la mer de Chine. Après les expéditions de l'amiral Cheng-Ho jusqu'aux péninsule arabique et côte africaine la Chine s'est fermée au monde extérieur. Il semble que les Indiens (les vrais de l'Inde) n'aient pas été tentés par le large, pratiquant seulement une navigation côtière entre Inde du sud et pays d'Extrême Orient.

Les merveilles de l'Orient révélées par les récits de voyageurs tel le Vénitien Marco Polo (XIIIe siècle) ont attiré les convoitises. D'autre part les marchands européens aimeraient s'affranchir du quasi monopole du transport par mer de Venise et des Arabes sur la route de la soie et des épices. Ainsi naît la volonté d'ouvrir une route maritime directe pour les Indes.


L'océan Indien : le domaine portugais

Sous l'impulsion d'Henri le Navigateur le Portugal mène un programme d'exploration d'une route contournant l'Afrique, jalonnée par l'établissement de comptoirs commerciaux au fur et à mesure de son avancée :

En un peu plus d'un siècle et fidèles à l'idée initiale les Portugais ont conquis l'espace maritime oriental, partie attribuée par le traité de Tordesillas du 7 juin 1494 qui partage le Monde avec les Espagnols (il définit un méridien situé à environ 46° de longitude ouest, en conséquence l'Amérique revient à l'Espagne sauf le Brésil au Portugal). Luis de Camões célèbre leur épopée dans Os Luisiadas (1572).
Leur suprématie sur l'océan Indien sera perdue au XVIIe siècle au profit des concurrents, surtout Hollandais.

La navigation au large a progressé : estime, latitude déterminée par observations astronomiques, utilisation des vents dominants (les voltas). Les pilotes de Vasco da Gama et leurs homologues arabes découvrent la similitude des méthodes employées lors de leur rencontre dans l'océan Indien.


L'océan Atlantique : le Nouveau Monde

Les Vikings de Leif Eriksson, abordent vers l'an 1000 en Amérique du Nord, au Vinland ; mais sans suite, ne restera de cette avancée vers l'ouest que le Groenland norvégien puis danois. Ils sont les premiers à avoir navigué de l'Amérique du Nord à la Russie, de l'Atlantique à la mer Noire, et à l'intérieur des terres en remontant les fleuves.
Dès 1450 des pêcheurs fréquentent les abords de Terre Neuve et du Labrador, sans soupçonner l'existence d'un continent immense.

L'idée d'atteindre les Indes par l'ouest provient de spéculations plus imaginatives que rationnelles (Pierre d'Ailly : Imago mundi, lettre de Toscanelli à Colomb). D'autre part on s'affranchit du monopole portugais sur la route orientale.

En 1513, Vasco Nuñez de Balboa (Espagne) traverse l'isthme de Panama et découvre l'océan Pacifique : preuve que Colomb a tort. D'où l'idée de rechercher un passage entre les deux océans, de nombreux navigateurs exploreront la côte américaine.


L'océan Pacifique : le tour du Monde

Puisque c'est l'Amérique et non pas l'Asie, il faut traverser l'océan Pacifique pour atteindre les îles Moluques et leurs précieuses épices. Océan que les Polynésiens parcouraient dès le premier millénaire.

Ainsi s'achève début XVIe siècle l'époque des "Grandes Découvertes", contemporaine de la Renaissance en Europe. La véritable configuration du Monde est dessinée, même s'il reste encore beaucoup à découvrir. L'exploitation, la colonisation suivent de près : Français, Anglais et Hollandais s'engagent très vite à la suite des précurseurs ibériques.

Plusieurs explorateurs cherchent un passage direct entre océans Atlantique et Pacifique. Celui-ci sera finalement creusé au Panama, le canal sera inauguré en 1914. Le recul récent de la banquise ouvrirait un passage naturel au nord du Canada.


Bibliographie

Les ouvrages cités fournissent d'abondantes références :
J. Attali, 1492, Fayard, 1991 : les mutations de l'Europe cette année là.
F. Bellec, Tentation de la haute mer, Seghers, 1992 : histoire de la navigation par le Directeur du Musée de la Marine à Paris.
J. Favier, Les Grandes Découvertes d'Alexandre à Magellan, Fayard, 1991 : exploration du Monde terrestre et maritime.

© Gilbert J. Navarre, 2006. Màj 6/08/2023.

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